Né le 22 mars 1882 dans la ville normande du Havre, et décédé en ce même lieu le 22 novembre 1962, René Coty est un homme d’Etat français, dont la carrière politique aura atteint son apogée lors de son élection à la présidence de la IVème République. Il fut le 17ème président de la République française entre 1954 et 1959.
Il occupera diverses fonctions politiques dans les IIIème et IVème République, comme député, sénateur, ministre, vice-président du Conseil de la République et enfin président de la République.
Lors de son mandat, on notera la fin de la guerre d’Indochine, le début de la guerre d’Algérie et surtout le retour du Général de Gaulle au pouvoir, que René Coty appelait « le plus illustre des Français », ce qui entraîna la fondation de la Vème République, le départ volontaire du président Coty en faveur du Général de Gaulle. Il sera le dernier président de la IVème République. On peut également noter que René Coty est en réalité le premier président de la Vème République, car il a transmis ses pouvoirs au Général de Gaulle le 8 janvier 1959, alors que la Vème République est entrée en vigueur le 4 octobre 1958, soit quatre mois plus tôt. Cependant, le Général de Gaulle ayant obtenu les pleins pouvoirs de l’Assemblée le 2 juin 1958, les fonctions du président en exercice étaient occultées.
René Coty commence sa vie politique à l’échelle locale. Il est d’abord conseiller municipal au Havre, sa ville de naissance. Il a alors 26 ans. L’année suivante, il devient secrétaire général du Grand cercle républicain. En 1913, devenu conseiller général de Seine-Inférieure, qui deviendra Seine Maritime en 1955 et qui est le département 76, il désire hausser le ton et favoriser la vie politique locale. A quatre reprises, en 1919, 1925, 1931 et 1937, il sera réélu. Lors de la Première Guerre mondiale, il est engagé volontaire dans le 129ème Régiment d’infanterie. A la fin de la guerre, il reprend son métier d’avocat qu’il a commencé en 1902.
En 1923, il est élu député de Seine-Inférieure, puis en 1930, sous-secrétaire d’Etat à l’Intérieur pendant dix jours en décembre 1930. En 1932, il est élu vice-président du Conseil général de Seine-Inférieure, puis est élu à la chambre des députés. Cela le pousse à quitter le barreau pour se consacrer à son activité parlementaire. Il ouvre un cabinet de conseiller juridique à Paris.
En 1936, René Coty devient sénateur. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, mais se tient à l’écart par la suite. En 1943, il travaille à Paris pour la Libération. Du fait de son choix en 1940, il devient inéligible entre 1944 et 1945. Le 11 octobre 1945, il est réhabilité par un jury d’honneur grâce à ses activités de Résistance. Pour désigner une Assemblé nationale constituante, des élections sont organisées en 1945 et 1946 et René Coty est à nouveau élu député de Seine-Inférieure.
Le 16 janvier 1947, Vincent Auriol devient président de la République. Dans le premier cabinet de Robert Schuman, René Coty est nommé ministre de la Reconstruction et le l’Urbanisme. Il en est de même dans le cabinet d’André Marie et dans le second de Robert Schuman. Il exercera cette fonction de novembre 1947 à septembre 1948.
En novembre 1948, il retrouve son titre de sénateur. En juillet 1949, il devient vice-président de l’Union parlementaire européenne. Il est réélu en 1952. Il songe alors à une candidature aux élections présidentielles, d’autant plus que le président sortant, Vincent Auriol, ne semble pas décidé à se présenter pour un second mandat de sept ans.
En 1953, Vincent Auriol affirme qu’il ne se représentera pas aux élections présidentielles. Joseph Laniel est alors favori pour succéder à Vincent Auriol. René Coty avait alors 71 ans, ce qui rendait sa candidature fort peu évidente. Alors que les élections, lors des IIIème et IVème République, se passaient rapidement, le président étant élu dès le premier tour, voire parfois le second, elles s’éternisèrent. Joseph Laniel, président du Conseil et candidat de la droite, ne parvenait pas à obtenir la majorité absolue. Il se retira alors après le dixième tour au profit de Louis Jacquinot, qui fit moins bien encore, et passa derrière son rival socialiste. Il se retira alors au profit de René Coty. Ce dernier passa à douze voix de son élection. Lors du 13ème tour, René Coty fut élu président de la République. Il entra en fonction le 16 janvier 1954.
René Coty a reçu la Grand-Croix de la Légion d’honneur en 1954, de par sa fonction de président de la République. Il fut Grand-Maître de la Légion d’honneur de 1954 à 1959 et Chevalier de l’Ordre du Christ.
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